Le fondateur de Huawei, Ren Zhengfei, a participé à sa première interview diffusée sur la scène internationale depuis l’arrestation très controversée de sa fille et du directeur financier de Huawei, Meng Wanzhou. M. Ren s’est montré défiant tout au long de l’apparition, insistant sur le fait que l’hostilité des États-Unis à l’égard de l’entreprise ne pouvait pas lui nuire.
Le gouvernement américain a accusé la société de balayer les accusations de fraude, de blanchiment d’argent et de conspiration avec deux de ses filiales. Le procureur américain Richard P. Donoghue a résumé les accusations dans un communiqué de presse du ministère de la Justice :
« Huawei et ses filiales, avec l’implication directe et personnelle de leurs dirigeants, se sont engagées dans une conduite frauduleuse grave, y compris une conspiration, une fraude bancaire, une fraude électronique, des violations de sanctions, un blanchiment d’argent et une obstruction orchestrée de la justice. »
Les États-Unis ont également fait des efforts pour isoler Huawei au niveau international en faisant pression sur d’autres pays pour qu’ils prennent part à un boycott. Toutefois, selon M. Ren, les efforts américains s’avéreraient infructueux pour mettre Huawei à genoux. Il a déclaré :
« Il n’y a aucun moyen pour les États-Unis de nous écraser. Le monde ne peut pas nous abandonner parce que nous sommes plus avancés. Même s’ils persuadent plus de pays de ne pas nous utiliser temporairement, nous pourrons toujours réduire un peu les choses. »
Les États-Unis ne peuvent pas nous écraser.
Motif derrière l’arrestation de Meng Wanzhou
Le 1er décembre, les autorités canadiennes ont arrêté la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, à Vancouver, à la demande des États-Unis, qui souhaitaient l’extrader pour avoir contourné les sanctions commerciales avec l’Iran. Plusieurs accusations ont été portées contre Mme Meng, contre lesquelles elle a dû se défendre avant d’être libérée sous caution. L’affaire a rapidement pris une importance diplomatique grave dans le contexte de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.
La question de l’extradition de Mme Meng a été soulevée par les autorités américaines.
Le père de Mme Meng a ouvertement affirmé dans l’interview que le motif de l’arrestation de Mme Meng était purement politique. M. Ren a démenti les accusations portées contre Huawei et son directeur financier, déclarant :
« Tout d’abord, je m’oppose à ce que les États-Unis ont fait. Ce genre d’acte à motivation politique n’est pas acceptable. Les États-Unis aiment sanctionner les autres, dès qu’il y a un problème, ils vont utiliser de telles méthodes combatives. Nous nous opposons à cela. Mais maintenant que nous avons emprunté cette voie, nous laisserons les tribunaux régler la question. »
Autres points à retenir
Dans une annonce faite lundi, les renseignements britanniques ont annoncé qu’ils ne poursuivraient pas une interdiction totale de Huawei et que tout risque de cybersécurité posé par l’entreprise serait gérable. Cela a incité M. Ren à annoncer que Huawei investirait davantage au Royaume-Uni :
« Nous avons toujours confiance dans le Royaume-Uni, et nous espérons que le Royaume-Uni nous fera encore plus confiance. Nous allons investir encore plus au Royaume-Uni, car si les États-Unis ne nous font pas confiance, alors nous déplacerons nos investissements des États-Unis vers le Royaume-Uni à une échelle encore plus grande. »
L’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis ayant déjà annoncé des interdictions à l’encontre de Huawei et le Canada envisageant d’en adopter une, l’annonce du Royaume-Uni est une bonne nouvelle pour l’entreprise technologique.
Il s’agit là d’une bonne nouvelle.
A propos des allégations d’espionnage, Zhengfei a déclaré :
« Notre entreprise n’entreprendra jamais d’activités d’espionnage. Si nous avons de telles actions, alors je fermerai l’entreprise. »
Il n’y a pas d’autre solution.